C’est un auteur à part des années IPM, qui a toujours su se démarquer grâce à la finesse de ses scénarios et son sens inné de l’érotisme : Coq, aussi connu sous le pseudo Pitek, a une place bien à lui dans le cœur des amateurs du genre BDSM. Alors que l’auteur vient de confier l’exploitation numérique de son œuvre aux éditions Dynamite, permettant à toute une génération de lecteurs sur écran de le découvrir, nous avons souhaité mettre un coup de projecteur sur ses bandes dessinées. Une partie de cet article est tiré de la désormais célèbre Encyclopédie de la bande dessinée érotique, par Henri Filippini.
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La signature de Bruno Coq apparaît pour la première fois en 1986 dans les pages de Rebels, revue à la brève carrière lancée par Ideogram, société sœur d’Elvifrance. Il laisse la bande dessinée de côté jusqu’en 1991, année où il publie “L’Espionne”. Pour la seconde fois, un long moment passe sans nouveauté signée de sa main. Il faut attendre la fin des années quatre-vingt-dix pour le voir reprendre ses crayons dans les pages de Bédé X. Depuis, les histoires se succèdent dans ce mensuel spécialisé dans le sadomasochisme. Dès 1997, il propose le premier volet des aventures de Karine, la secrétaire très spéciale d’un directeur de grand magasin aux mœurs très particulières. Deux albums sont édités chez IPM : “Le Directeur” et “La Secrétaire”. En 2001, la belle Bella Postic accepte les sévices d’un riche comte amateur de tortures. L’année suivante “L’Étrange Docteur Mazsovitch” applique des thérapies de choc dans sa clinique, surtout lorsque les filles lui sont soumises. « La Vie de Flora » raconte les déboires d’une femme adultère victime du chantage sexuel de son amant. Son dernier récit, écrit par Romain Peyret, “Cercle vicieux”, a pour héros Ralph, qui rêve de devenir le Maître d’une belle inconnue rencontrée dans une soirée spéciale. Le trait original, parfois rugueux de Bruno Coq, apporte une grande crédibilité à ses scénarios sans fioritures mais d’une redoutable efficacité. Disparu du monde de la bande dessinée à partit de 2003, alors qu’il souhaite se consacrer à la musique et à la peinture, Coq revient en 2009 avec de nouveaux ouvrages aux personnages au moins aussi débauchés, dont “Poupée” et “Vices et Novices”, réalisées sous le pseudonyme de Pitek.
Poupée, la saga de la maturité ?
Avec la série Poupée, saga réalisée à la fin des années 2000, Coq rompt avec l’héritage des années IPM et entre pleinement dans la modernité, avec des bandes dessinées colorisées au trait résolument numérique. Son changement de pseudo, de Coq vers Pitek, symbolise ce basculement. Ses scénarios s’affinent et s’inscrivent de plus en plus franchement dans la mouvance BDSM, presque trash, action, violence et sexe sadomasochiste ponctuant des planches d’une puissance érotique rare. Il est à parier que Coq / Pitek a alors réussi à gagner un nouveau public, peut-être plus jeune, sans pour autant décevoir les nostalgiques des années 1990 : peu importe le pseudo, toutes les réalisations de l’auteur sont à garder ! Pitek récidive avec la série Vices et Novices, où des bonnes sœurs possédées par le démon s’envoient en l’air dans un couvent du futur… Tout un programme !
Et maintenant ?
On l’a dit, Coq sera désormais édité en numérique chez Dynamite : entre janvier et mars 2018, BD-Adultes vous proposera les 12 titres de l’auteur en PDF et en ePub hautes définitions, avec parmi eux L’Espionne, la première BD signée Coq jamais rééditée depuis 1991 ! Surveillez bien notre site ces prochaines semaines, ça va être très chaud ! Il se chuchote également que l’auteur serait en train de coloriser ses bandes dessinées encore en noir & blanc, et on parle même d’un nouveau titre à l’étude… Mais chut : on ne vous a rien dit !
Une partie de cet article est extraite de l’Encyclopédie de la bande dessinée érotique, par Henri Filippini.
Jaime bien se site