Nous avons déjà pu constater que le l’érotisme pouvait se mêler à d’autres genres et qu’une telle association pouvait être à l’origine de chefs d’oeuvre du genre.
Aujourd’hui, je vous propose de voir le thème du monstre et son utilisation parfois savoureuse dans le monde de la BD adulte !
Tout d’abord, qu’est-ce que le Monstre ? On peut qualifier ainsi toute créature humaine ou non, différente par son comportement ou son apparence.
Il est évident que l’état final de la maladie qui se répand dans Druuna transforme ses infectés en monstre sans forme complètement sauvage de par leur appétit cannibale et sexuel (quasi exclusivement anal par ailleurs).
Plus classique, RanXerox, quant à lui, est directement inspiré de Frankenstein. Sans aucune barrière morale, le robot se permet toute violence pour obéir à sa cruelle maîtresse, Lubna. Necron, autre hommage à Frankenstein réalisé par le génial Magnus, est un monstre créé par une scientifique nécrophile afin de satisfaire ses pulsions. La vision de Guido Crepax sur Dracula, autre monstre classique, renforce l’image polysexuelle du vampire, envoûtant femmes, mais aussi les hommes.
Pour continuer dans le monstre de cinéma, Filobédo s’est amusé avec de nombreuses références à King Kong pour les deux premiers tomes des aventures Melonie Sweet pour une parodie hilarante ! Nous ne pouvons évidemment pas passer à côté du fameux poulpe niqueur des hentaï, qui a marqué une trace indélébile dans le manga !
Mais le Monstre n’est pas forcément une créature maléfique ! Jacobsen dans la Grenouille nous dévoile un minotaure, mi-humain, mi-taureau qui malmène l’orifice de l’héroïne, adepte de pratiques anales extrêmes. Il y a par ailleurs d’autres monstres équipés de sexe aux proportions démesurées. Le personnage de Blue de Kevin J. Talyor et sa queue (il n’y a pas d’autre mot) fascine sa collègue qui, encore une fois, travaille son sphincter anal pour accueillir l’organe hors normes.
C’est d’ailleurs aussi l’obsession du diable invoqué dans le Couvent Infernal, créature évidemment monstrueuse par son apparence de bouc humain, mais aussi par son attitude sexuelle débridée, pervertissant les nonnes.
Et c’est finalement le monstre humain qui fait frissonner le plus le lecteur. Je pense notamment au Marquis des Malheurs de Janice, un être si pervers que seul le fait de tourmenter la pauvre blonde semble lui apporter satisfaction sans réelle motivation apparente que la cruauté. On retrouve de tels monstres « moraux » dans la Demeure de la Chair, excellent titre d’Ero-Guro de Hanawa où de terrifiants humains séquestrent et torturent les protagonistes.
On le voit, le Monstre est partout, souvent maltraité, mais il fascine toujours ! Et, pour causes, il permet toutes violences et toutes exagération de sentiments humains !