A l’occasion de la sortie des Fleurs Du Mal illustré par Tanino Liberatore, il me paraissait important de replacer cet auteur indispensable et rare de la Bande Dessinée.
Liberatore est un auteur discret. Ses albums se comptent presque sur les doigts d’une main si l’on ne prend en compte que les BDs. Son titre majeur reste les aventures de RanXerox, un robot construit à partir des pièces d’un photocopieur. L’univers futuriste ultra-violent a largement marqué les lecteurs. Mais ce sont surtout les scènes de sexe en compagnie de la très jeune Lubna, la maîtresse du robot à qui il obéit aveuglément qui troublaient ! Les 3 tomes de cette série ont fait les beaux jours de l’Echo Des Savanes et ont marqué les années 80, anticipant notamment le mouvement Cyberpunk.
La dernière réédition est de très bonne facture et je ne saurais que trop vous la conseiller d’ailleurs !
Mais Liberatore s’est vite envolé des sphères de la Bande Dessinée, certainement trop étriquées pour son talent. A la lecture de Ranx, le trait et les couleurs explosaient sur les pages. Et, comme Frollo ou Manara, un magnifique recueil de dessins sur les femmes de Lieratore est absolument à se procurer ! L’objet est magnifique, révélant les obsessions souvent violentes de l’artiste et sa palette de techniques tout à fait époustouflantes !
Il n’est donc pas étonnant de le voir illustré Les 10 000 Verges d’Apolinaire ou encore plus récemment les Fleurs Du Mal de Baudelaire. L’exercice peut paraître pompeux, mais le résultat est un régal des yeux ! Je vous garantis que chaque page vous scotchera !