Quand Forest en 1962 crée le personnage de Barbarella, il remet un contexte érotique dans la Bande Dessinée, mais il y incorpore aussi des éléments de science-Fiction dans son récit. Si ces éléments fantastiques ne sont guère éloignés des classiques comme Buck Rogers ou Flash Gordon, ce n’est évidemment pas pour rien.
L’élément érotique était déjà présent dans ces titres cultes. En effet, les femmes étaient toujours sexy et servaient souvent le récit en étant l’objet de sauvetage réguliers (avec notamment des bribes de bondage). Mais avec Barbarella, Forest place la femme en tant qu’héroïne, libre et insoumise. C’est la même recette qu’appliquera Van Hamme dans son premier scénario avec Epoxy dans un contexte mythologique.
Il faut attendre les années 80 et Paul Gillon pour qu’un autre personnage marquant existe dans un univers de Science-Fiction apocalyptique cette fois avec La Survivante. Aude, dernière femme de la race humaine, vit sur une terre dévastée en compagnie de robot serviteur, parfois jaloux… La série reste marquante encore de nos jours. Un peu plus tard, dans les années 80, tout lectur se devait d’avoir lu Nagarya de Riverstone, le récit d’explorateur de l’espace sur une terre inconnue et forcément étrange.
On ne peut passer sous silence la série la plus emblématique et ambitieuse de la science Fiction de cul avec l’immanquable Druuna. Dans un vaisseau spatial, les humains survivent face à un virus étrange, seule Druuna semble ne pas être touchée. Superbe série soutenu par des dessins de très haut vol et des degrés de lecture complexes, elle n’est malheureusement plus disponible en ce moment, mais toujours trouvable.
L’érotisme et la Science-Fiction ont des mécanismes communs, personnages forts et mise en situation hors normes. Il est donc normal que leur association soit naturelle et donne de vrais bijoux de Bandes Dessinées.
Petit conseil personnel : Eros X SF de SHOTARO ISHInoMORI, une anthologie de nouvelles de cet immense auteur japonais, mélangeant histoires plus ou moins légères.