Vous vous souvenez de l’étagère interdite de votre père ou de votre oncle ? Tout en haut, il y avait un ou deux albums. Et celui qui vous procurez le plus de trouble avait une couverture noire avec une femme en extase, c’était le Déclic de Milo Manara.

Vous dévoriez ces pages où la magnifique Claudia ne répondait plus de ses actes à cause d’une mystérieuse boîte contrôlant sa libido. D’une bourgeoise magnifique, elle se transforme en parfaite salope affamée de sexe sous un simple tour de molette. Depuis cette histoire, la Bande Dessinée Erotique ne sera jamais plus la même.

Avec le personnage de Claudia, c’est tout simplement le fantasme ultime que Manara a décrit. L’homme qu’il soit laid ou beau peut avoir toutes les femmes à ses pieds là tout de suite, sans peine. Bien que, dans la BD, le médecin qui crée la fameuse boîte n’en profite jamais, c’est le lecteur qui est ravi doublement. Tout d’abord, le scénario est réellement sophistiqué, et Manara amène ses femmes aux courbes parfaites. Le mélange est détonnant pour le lecteur qui est fasciné par une telle débauche visuelle.

C’est un point de vue moderne qu’amène Manara. On quitte les stéréotypes comme les bordels chers à Frollo ou les donjons SM. Ici, le cinéma devient l’occasion d’un adultère hallucinant ou une course au trésor finit par une exhibition torride à la lumière de la bougie. Avec le Déclic, Le Parfum de l’Invisible reste cher à mon coeur.

Complètement sous le charme vif de Miel, j’adorais la voir être dévoilée et même baisée par cet homme invisible qui pouvait être moi, l’adolescent en émois. A la relecture, avec quelques années de plus, j’ai trouvé le procédé d’une perversité rare. Je comprenais mon voyeurisme satisfait et je continuais à fantasmer sur la rousse héroïne. Et les scènes d’anthologie se succèdent… La fellation à l’homme invisible pour le faire découvrir devant un public médusé ou encore la sodomie à table sont des moments incroyables que nul autre artiste n’aurait pu maîtriser.

Les suites de ces chefs d’oeuvre poussent les délires assez loin. Maître chanteur sosie de James Dean, Séance de correction à la ceinture avec son oncle sont au programme d’un tome 2 de grande qualité du Déclic. Dans le troisième, Claudia se retrouve confrontée à une secte qui attend les extraterrestres en Amazonie et une voyante très anale. Enfin, la boîte refait surface dans l’entourage de son mari. Comment Claudia s’en sortira ?

Manara prouve qu’une bonne héroïne et une situation très explicite sont la clé de l’excitation, la représentation n’en est que la traduction. Je ne me lasserai jamais de ces pages et l’ambiance moite de Claudia Christina relevant sa jupe…

La seconde partie du dossier Manara, c’est par ici !

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