A l’occasion de la sortie du troisième (et dernier) tome de la série Beba, il est temps de présenter dignement Roberto Baldazzini, pardon il maestro Baldazzini !
Parce que, oui, maestro, ça parait facile pour présenter un dessinateur italien. Peu peuvent y prétendre, mais Baldazzini est comme son oeuvre, unique, émouvante. Ses oeuvres érotiques prennent le lecteur à coeur, le bouscule dans ses codes et la Bande Dessinée refermée, le lecteur n’est plus tout à fait le même.
Le parcours du dessinateur est assez classique. Il sort ses premiers titres au début des années 80, tout d’abord dans son propre fanzine « Pinguino », puis il publie les aventures de Stella Norris dans le magazine Orient Express. Le ton des histoires glisse de plus en plus vers l’érotisme.
Après plusieurs albums variés, ses obsessions et son talent pour les personnages féminins sont reconnus quand il commence la série CasaHoward pour le magazine Blue. Loin de proposer une nouvelle héroïne répondant aux fantasmes masculins, Baldazzini choisit de narrer les histoires de transexuelles dans un univers où la notion de genre semble disparaître. Perturbant pour beaucoup, trait de génie pour les autres ! Et ils ont raison ! 5 volumes de pur fantaisies créatives uniques sont disponibles !
Loin de se lasser, l’auteur enchaîne sur Beba, l’histoire d’une autre transexuelle, nymphomane, actrice porno et live, esclave sexuelle ravie de son état de soumise ! Salope absolue que rien effraie, Beba dévoile des arcanes sadomasochistes douloureuses et marquantes, genre bondage, godes géants et tortures génitales. Ses 3 volumes sont d’une exquise violence.
Autres ses séries, il s’est associé à Celestino Pes (qui scénarise Magenta) pour le magnifique album Chiara Rosenberg, le parcours réaliste d’une bourgeoise dans le sadomasochisme, une belle entrée en matière dans le genre pour tout lecteur. Mais il dessine aussi Aura, l’orpheline, un récit trash d’une jeune fille accueillie dans les bas fonds pervers.
Outre ses thèmes originaux et ses personnages, le lecteur reste marqué par le trait de Baldazzini. Digne représentant d’une ligne claire sobre et d’une beauté hallucinante, il colorise ses pages de tons pastel exquis. La douceur de son trait adoucit considérablement la violence de ses mises en scène.
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