Il n’aura échappé à personne – et surtout pas à vous, visiteurs de ce site ! – que la numérisation des catalogues d’éditeurs va bon train : désormais, il n’est pas une BD érotique que l’on ne trouve pas (relativement) rapidement au format numérique après sa sortie papier. Mais pour le lecteur novice, les sigles et formats proposés sur les sites revendeurs ont de quoi faire tourner la tête : PDF, EFL, KF8, Mobi, ePub2, ePub3… Comment s’y retrouver et, surtout, que choisir pour conserver une qualité de lecture optimale une fois le précieux fichier téléchargé sur liseuse, tablette ou ordinateur ? C’est, chers lecteurs, la question à laquelle nous allons tenter de répondre ici.

Le livre numérique possède son format international, ratifié par tous les consortiums, groupes d’éditeurs et instances gouvernementales, de Paris à Tokyo : ce format, c’est l’ePub (ePub 2 ou 3, peu importe, l’ePub 3 étant une simple évolution de l’ePub 2 qui n’a pas encore été démocratisée mais qui pointe, tout doucement, le bout de son nez). Autant le dire tout de suite : malgré son agrément officiel, l’ePub a aujourd’hui du plomb dans l’aile. Je dirais même qu’au rythme où vont les choses, ce bon vieux format international prend le chemin des colorants et des conservateurs : tout le monde en parle mais on n’en trouve nulle part. En effet, les principales plates-formes de ventes d’ebooks ont pris la fâcheuse habitude de créer leur propre format, dit format propriétaire, dès qu’elles gagnent en importance, ce qui leur permet « d’enfermer » le lecteur dans leur environnement (la bonne vieille tactique d’Apple avec l’univers Mac). Ainsi, par exemple, vous ne trouverez pas d’ePub chez Amazon mais le format Mobi (ou son évolution KF8), ce qui revient au même pour le rendu visuel mais vous embrouille un peu plus en rajoutant des formats au casse-tête de l’ebook !

La particularité de l’ePub est qu’il s’agit d’un format « refloable » (traduisez « liquide »), c’est-à-dire que le texte et le contenu s’adaptent à la taille de l’écran : la page se recompose que vous lisiez sur une Kobo 8 pouces ou sur votre écran d’ordinateur 15 pouces. Pour le texte, cette évolution est précieuse car il devient possible d’obtenir un rendu lisible sur n’importe quel support (jusqu’au smartphone), sans avoir besoin de zoomer sans arrêt sur la page. Sauf que la révolution de l’ePub a ses limites, et la BD numérique les atteint plus rapidement que les autres. En effet, il est impensable de demander à une page de bande-dessinée (numérisée sous forme d’image) de prendre automatiquement la forme de l’écran utilisé, car les tablettes / liseuses / smartphones sont de petite taille et donneraient une page illisible pour le lecteur moyen. Pour pallier cette difficulté, les éditeurs ont la possibilité de créer des fichiers ePub « fixed layout », littéralement « à disposition figée ». Autrement dit, les images qui composent la BD numérique ont l’ordre (et on ne rigole pas avec les ordres) de conserver leur taille originale : le lecteur n’a plus qu’à zoomer pour obtenir une taille de texte et d’image convenable.

Mais alors ! ne manquerez-vous pas de vous exclamer à la lecture de ce dernier paragraphe, le format ePub fixed layout n’est-il pas une négation de la nature même de l’ePub ? Oui ! vous répondrai-je alors, aussi outré que vous devant cette aberration numérique ! En effet, si l’on fige la mise en pages du livre numérique, l’ePub n’est plus qu’un format PDF bis (en plus lourd quand il contient des images !). Pour autant, chez Dynamite, nous avons décidé de vendre les 2 formats, ePub fixed layout ET PDF, pour la bonne et simple raison que les revendeurs Fnac.com et Apple n’acceptent pas le PDF à la vente. Mais si vous achetez vos bonnes vieilles bandes-dessinées sur notre site, nous ne pouvons vous donner qu’un conseil : jetez-vous sur le PDF (toujours proposé en haute définition, cela va sans dire) !

Signalons toutefois la récente initiative d’Amazon, qui propose désormais les bandes-dessinées en lecture « case à case », pratique lorsqu’on veut lire sur tout petit écran – nos BD Dynamite achetées sur Amazon possèdent évidemment cette option. On la recommandera cependant uniquement sur smartphone, car la BD est souvent pensée par les auteurs et dessinateurs dans le cadre plus large de la double-page : il est toujours préférable de pouvoir embrasser l’ensemble de la planche dépliée.

Pour le moment, vous l’aurez compris, notre préférence d’éditeurs va au classique PDF, en affichage par double-pages, d’autant que les tablettes et liseuses sont aujourd’hui capables de lire le logiciel d’Adobe. Jusqu’à présent, aucune innovation n’a su nous convaincre de l’abandonner… On attendra donc la prochaine révolution des formats !

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