A la fin du 19e siècle, apparaissent en France dans les colonnes de journaux populaires principalement destinés aux militaires des dessins plutôt évocateurs. Sous les titres « La vie Parisienne » ou encore « la Vie De Garnison », quelques pages contiennent des dessins évocateurs, gentiment polissons.
Les situations jouent plutôt sur le sous-entendu adulte et quelques femmes dénudées, pas encore des Pin-Ups, font leur apparition pour le plaisir des bidasses de la Grande Guerre. On retient le nom de Etienne Le Rallic pour ses nues à tendance naturiste.
Le premier pas vers la pornographie est américain. Il se fait dans les années 30 sous la forme des Eight Pages ou Dirty Comics ou encore Tijuana Bibles qui sont des vignettes assemblées pour former une histoire. Très souvent parodiques, les Eight Pagers sont les premières éditions ouvertement pornographiques à être diffusées, certes sous le manteau. On peut imaginer la perversion à l’époque de ces petits cahiers souvent mal dessinés qui font davantage sourire aujourd’hui. C’est aussi l’apparition des Pulp Comics avec leurs héroïnes en détresses serrées dans leurs jupes droites qui donneront naissance aux Pin-ups.
Mais ce n’est pas tout. En France aussi dans les années 30, certaines maisons d’éditions très discrètes publient des romans sadomasochistes qu’ils illustrent notamment par les dessins de Carlo. Ces dessins dynamiques sans textes sont les prémices d’un genre raffiné qui inspireront entre autres John Willie.
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le marché est émergent, sans réel titre majeur, mais un bouillonnement florissant dans de nombreux média (journaux, récits illustrés et contrebande). Les années d’après guerre changeront la donne…